EVR op RTBF
Sur le plateau de Jeudi en Prime, Eric Van Rompuy s’est longuement exprimé sur les tensions entre son parti et la N-VA. Le député fédéral et ancien ministre flamand de l’économie est connu pour ne pas avoir la langue dans sa proche. Pour lui, c’est bien simple :” Il n’y a de confiance entre le CD&V et les Nationalistes flamands”.
” La N-VA est un parti qui provoque tout le temps. Ce parti a changé de stratégie”, estime Eric Van Rompuy. “Auparavant c’était le pur communautaire. Ce parti veut l’indépendance de la Flandre, scinder la sécurité sociale. Maintenant les thèmes qui vont déterminer leurs choix électoraux sont: l’asile, l’immigration, le terrorisme et la sécurité. Ils sont vraiment durs sur ces thèmes.”
Deux cartons jaunes, cela veut dire l’exclusion
Le député CD&V en veut pour preuve la récente polémique avec Zuhal Demir. La secrétaire d’Etat a accusé les chrétiens-démocrates flamands de considérer les musulmans comme “du bétail électoral “. “Systématiquement, la N-VA essaye de nous provoquer et c’est aussi pour séduire l’opinion publique flamand”, explique Eric Van Rompuy. “C’est incroyable car la tâche de Zuhal Demir en tant que secrétaire d’Etat à l’égalité des chances est justement de créer de la cohésion entre les communautés”.
L’incident est-il clos ? “Non du tout” pour Eric Van Rompuy, qui a également évoqué la polémique récente entre Theo Francken et Médecins Sans Frontières. ” Par deux fois, Charles Michel a dû sortir un carton jaune à l’encontre de ses secrétaires d’Etat. En football, deux cartons jaunes cela veut dire l’exclusion. ”
La confiance est-elle rompue ?
“Dans les faits, je trouve que Jan Jambon fait un bon travail en général dans le domaine de l’asile et la migration. Idem pour Theo Francken. Le problème c’est la perception. Ils essayent toujours de provoquer “.
Eric Van Rompuy poursuit : “Il n’y a plus de confiance avec la N-VA après les déclarations des derniers mois.” Quelqu’un doit-il se retirer ? S’il n’y a plus de confiance, il faut en tirer les conséquences… ” Non car l’alternative, ce sont les élections et la situation internationale est très compliquée. De plus, le gouvernement fédéral ne fait pas mal son boulot”.
Eric Van Rompuy estime que le CD&V doit rester au pouvoir avec la NV-A jusqu’à la fin mais “on est dans un tournant” dans cette législature. Pour Eric Van Rompuy: ” Soit on continue sur des nouvelles bases soit rien ne change et cela deviendra très compliqué pour réformer l’impôt des sociétés ou pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2018. Néanmoins, Charles Michel apparaît de plus en plus coincé non par le CD&V mais par la N-VA “.
Eric Van Rompuy était interrogé par François De Brigode et Johanne Montay.