Interview RTBF radio

Eric Van Rompuy (CD&V) veut des budgets plus stricts

Le président de la Commission des Finances et du Budget de la Chambre, Eric Van Rompuy (CD&V) décerne des bons points mais aussi des mauvais points au gouvernement Michel. Il salue la hausse des emplois, du pouvoir d’achat et des exportations. Mais sur le budget, il a plus que des réserves. ” Dans un premier temps, le gouvernement a bien travaillé. Il a diminué le déficit de 3% à 1,5%. Mais il prévoit d’en rester là alors qu’on devrait être à l’équilibre en 2019. On aura donc six milliards de dettes, qui vont s’ajouter aux 450 milliards de dettes accumulées ces 40 dernières années “. Pour Eric Van Rompuy, il faut retourner à l’équilibre. Car les taux d’intérêts ne vont pas rester éternellement bas et qu’il faut prendre en charge le coût du vieillissement. ” Or le tax shift a diminué des taxes sans les financer en contrepartie “. Eric Van Rompuy l’a dit à plusieurs reprises au Parlement, ce qui n’a pas plu, ni  à son parti, ni  au Premier ministre.

Le CD&V, ” conscience sociale du gouvernement “
” Le CD&V a un rôle à part dans le gouvernement, à côté de la NVA et des partis libéraux. Nous sommes la conscience sociale de ce gouvernement. C’est nous qui avons mis sur la table la taxe sur les plus-values. Nous nous sommes opposés à la limitation des allocations de chômage dans le temps. Le monde de l‘entreprise est contre nous parce que nous défendons la taxe sur les comptes-titres ou que nous demandons de compense les baisses de taxe sur les entreprises. Le monde syndical nous reproche une régression sociale. Mais en même temps, 100.00 emplois ont été créés et le revenu disponible a augmenté de 2%. ” Pour Eric Van Rompuy, le CD&V équilibre la politique du gouvernement. Mais cela ne lui vaut aucun remerciement, ni à droite ni à gauche.

Eric Van Rompuy revient aussi sur la cohabitation difficile entre la NVA et le CD&V au sein du gouvernement. Il s’en prend d’ailleurs lui-même régulièrement à Théo Francken : ” le problème, ce n’est pas ce qu’il fait, c’est ce qu’il dit. Les mesures qu’il a prises ont été approuvées par le Parlement. Mais ce qu’il dit sur les réfugiés dans ces tweets, c’est que les étrangers ne sont pas les bienvenus. Une partie de l’électorat flamand aime ces propos durs envers les immigrés. Ce qui intéresse la NVA, ce n’est pas la gestion Ce qui interesse la NVA, ce n‘est pas la gestion, c’est la perception “.

En attendant, ” il faut bien vivre avec la NVA “, dit Eric Van Rompuy. ” Et je suis réaliste : le prochain gouvernement sera un gouvernement avec la NVA. Mais je suis persuadé qu’il faut des partis du centre comme le CDH et le CD&V. Quand on voit que les partis libéraux vont dominer les gouvernements du futur, il faut une aile sociale. J’espère que nous aurons un CDH et un CDV forts. ” Mais Eric Van Rompuy ne sera pas de ce combat-là. Il ne compte pas se présenter aux prochaines élections fédérales.

Eric Van Rompuy était interrogé par Eddy Caekelberghs dans Au bout du jour.